Jouer sur les planches du réseau

Cela fait déjà des mois que l’on s’affaire dans les coulisses du RCÉL. Décor posé : voyage entre les montagnes de l’ouest et les îles océanes de l’est canadien. Pièce plurilingue, en english et en français. On prépare maintenant les rencontres d’accueil pour les équipes des écoles participantes. J’ai le trac. C’est pour elles que l’on peaufine la scène et que l’on imagine tous les scénarios possibles.

Le temps file, il est déjà l’heure de les accueillir officiellement dans le réseau. Premier Acte. Derrière le rideau, the host will let you join the meeting soon, je répète mes lignes Bonjour ! Je suis Alison, assistante de recherche pour le RCÉL. Merci d’avoir pu vous libérer pour nous rencontrer au-. Plein feu. Quarante-et-une fois, à travers sept tableaux : Colombie-Britannique, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse.

On a passé des mois à imaginer le réseau, et, enfin, on rencontre les visages et les sourires des enseignant.es, des orthopédagogues et des directions motivées à développer des projets ludiques pour leurs élèves. Le trac s’efface parce que notre travail prend son sens. À mesure que l’on découvre les écoles membres et leur projet ludique, on voit la troupe se former, le réseau se tisser…

Ce premier contact avec les équipes-écoles m’a fascinée, car il m’a donné l’opportunité unique de découvrir une très grande variété de projets pédagogiques innovants, mais surtout il a fait naître en moi un sentiment d’appartenance, le sentiment d’appartenir à un mouvement éducatif différent.

Des notes prises lors de ces rencontres, je retiens quatre leçons :

  1. L’énergie humaine est aussi contagieuse que motivante dans la poursuite d’un projet commun. Cette énergie positive poussée par l’initiative et l’engagement des équipes scolaires est si bien reçue par nos équipes de recherche et de développement, car elle nous garde impliqué.es.
  2. Lorsque nous rencontrons des situations similaires, qui apportent leur lot de défis communs, notre empathie joue son rôle unificateur et nous permet de rapidement tisser des liens, créant ainsi les bases d’un réseau solide et prospère. 
  3. Les équipes rencontrées se complètent d’une manière ou d’une autre et peuvent aisément enrichir leur projet pédagogique. Le dialogue est essentiel dans le partage des expériences et l’échange de savoirs. 
  4. Nous avons beaucoup à gagner de la confrontation d’expériences professionnelles différentes liées à des contextes, à des enjeux ou à des projets spécifiques. Je crois en effet qu’il est stimulant de rencontrer des équipes vivant des situations qui nous sont étrangères; car cela permet d’entretenir une certaine ouverture d’esprit, de garder réflexion professionnelle et personnelle active, et d’enrichir nos pratiques. 

Pour clore ma réflexion sur ces premiers tableaux, j’insisterais sur la force des connexions humaines et de l’énergie qui s’en dégage dans la construction d’un réseau. Je crois par ailleurs, que la coopération est non seulement désirée et possible, de par la structure du RCÉL, mais surtout essentielle au développement des projets pédagogiques de nos écoles. 


Alison Cattani-Nardelli est diplômée de l’Université d’Ottawa, elle y a étudié les lettres françaises et l’entrepreneuriat avant de compléter une maîtrise ès. arts en Éducation. Dans le cadre de sa thèse, elle a eu l’occasion d’étudier les pédagogies alternatives et leurs effets en contexte social défavorisé. Pendant deux ans, elle a contribué à des projets de recherche portant sur le mouvement bricoleur (Maker) et l’équité numérique en Ontario, dirigés par Megan Cotnam-Kappel et Michelle Schira Hagerman, et participé à la rédaction d’un guide sur l’apprentissage à distance pour les élèves ayant des besoins particuliers pour le Ministère de l’Éducation de l’Ontario.